Le couple et la parentalité : comment éviter de devenir uniquement des coéquipiers logistiques ?

frédéric lacrabere
16 juin
2 min de lecture

De nombreux couples, une fois devenus parents, glissent sans même s’en rendre compte dans un mode de fonctionnement essentiellement organisationnel. Planning des repas, trajets scolaires, rendez-vous médicaux, activités extrascolaires : la relation de couple se transforme peu à peu en cellule de gestion familiale. La complicité amoureuse cède la place à la collaboration fonctionnelle. En tant que thérapeute de couple, cette évolution est une plainte récurrente : "On s'entend bien, mais on ne se retrouve plus."

I. Devenir parents : un basculement invisible

Un changement de statut : passer de l’intimité du couple à la coparentalité.
Les pièges de l’efficacité : valorisation sociale de l’organisation, au détriment du lien affectif.
Le risque de confusion des rôles : croire qu’un bon fonctionnement logistique garantit une relation vivante.

II. Les signes qu’on est devenus uniquement des coéquipiers logistiques

Les discussions tournent exclusivement autour des enfants, des tâches, de l’organisation.
La sexualité devient rare ou absente.
Les moments de complicité disparaissent, faute de temps ou d’énergie.
L’impression d’être en colocation bienveillante, mais sans connexion émotionnelle.

III. Pourquoi ce glissement est dangereux pour le lien de couple

L’érosion du désir : sans moments gratuits ou complices, le désir n’a plus d’espace pour exister.
L’installation du ressentiment silencieux : quand chacun a l’impression de faire "plus que l’autre".
La perte de l’identité conjugale : on devient exclusivement parents, oubliant qu’on était d’abord un couple.

IV. Comment retrouver la dimension amoureuse dans la parentalité

Créer des espaces hors-logistique : temps à deux sans enfants, sans agenda.
Réintroduire la gratuité : des gestes, des attentions, des paroles sans fonction précise.
Protéger l’intimité : non seulement sexuelle, mais aussi émotionnelle.
Renouer avec le "nous" : parler du couple, de ce qui manque, de ce qu’on désire.
Se rappeler pourquoi on s’est choisis : réactiver le souvenir du lien initial.

Conclusion

Être de bons parents ne suffit pas à nourrir un couple. Ce n’est pas un échec que de ressentir un vide dans la relation conjugale ; c’est un signal. Retrouver une vie de couple au cœur de la parentalité n’est pas un luxe, mais une nécessité pour soi, pour l’autre, et pour les enfants qui observent et s’imprègnent de ce qu’est un lien amoureux vivant.