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Gérer un pervers narcissique dans le couple : lucidité, stratégie, protection

La relation avec un pervers narcissique n’est pas une crise de couple comme une autre. Il ne s'agit pas d’un conflit entre deux personnes de bonne foi, mais d’une dynamique de domination psychologique. Le pervers narcissique (PN) utilise la manipulation, la culpabilisation, le dénigrement et la distorsion de la réalité pour asseoir son emprise. Sa présence dans le couple ne vise pas la construction du lien, mais l’exploitation affective de l’autre.


Reconnaître la mécanique

Le PN fonctionne sur un mode opératoire répétitif : idéalisation, dévalorisation, puis rejet. La phase de séduction initiale est souvent brillante, voire envoûtante. Mais rapidement, des signes inquiétants apparaissent : remise en question permanente de l’autre, isolement, culpabilisation subtile, communication toxique. Le partenaire est pris dans une spirale où il doute de lui-même, culpabilise de tout et perd peu à peu son estime personnelle.

Reconnaître ce fonctionnement est une première étape indispensable. Il ne s’agit pas de pathologiser à la légère un comportement conflictuel, mais d’identifier un schéma de manipulation destructeur, parfois insidieux, toujours structuré.


Sortir de l’emprise : pas de compromis possible

Tenter de « raisonner » un PN ou de sauver la relation est une impasse. Le dialogue véritable n’est pas possible : toute tentative de communication est détournée, minimisée ou utilisée contre l’autre. Plus le partenaire essaie de comprendre ou de s’adapter, plus il renforce l’emprise.

La gestion d’un PN ne relève pas d’un travail conjugal classique. Il ne s’agit pas de restaurer une communication ou de retrouver un équilibre, mais de protéger l’un des conjoints contre une dynamique prédatrice. Cela implique souvent un retrait émotionnel, une mise à distance, voire une rupture. Le soutien thérapeutique est ici crucial : pour réaffirmer la réalité, restaurer les repères internes, et accompagner le processus de libération.


Protéger, reconstruire, prévenir

La priorité est de restaurer l’intégrité psychique de la victime. Cela passe par la reconnaissance de ce qu’elle a vécu, sans minimisation. Le travail thérapeutique ne doit pas culpabiliser la personne piégée, mais lui redonner les outils pour penser, ressentir et décider par elle-même.

Il est aussi essentiel de rappeler qu’un pervers narcissique ne change pas sous l’effet de l’amour ou du temps. La seule issue saine est la sortie de la relation, encadrée, réfléchie, protégée.

Enfin, dans un cadre professionnel, le repérage rapide de ces dynamiques permet d’éviter des prises en charge inadaptées, où la neutralité ou la symétrisation pourrait faire plus de mal que de bien.


Pour finir je dirai :

  • si vous êtes dans l'entourage d'une victime, vous ne pouvez que proposer votre aide le jour où elle voudra s'en sortir mais elle devra faire le chemin elle même

  • si vous êtes cette victime : il n'y a pas de pervers sans victime consentante.


Un conseil à regarder, le merveilleux film "l'amour des forêts" de valérie Donzelli.




 
 
 

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