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La thérapie de couple, ce n’est pas une réparation : c’est un entraînement


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La plupart des couples viennent consulter trop tard. Quand la communication est rompue, quand la distance est devenue un abîme, quand le désir s’est éteint depuis des années parfois.

Ils arrivent épuisés, souvent dans l’espoir qu’un thérapeute “répare” ce qui, au fond, n’existe plus vraiment. Mais la thérapie de couple n’est pas un service après-vente. Ce n’est pas une tentative désespérée pour recoller les morceaux. C’est — ou plutôt, ça devrait être — un espace d’entraînement, d’ajustement, de croissance. Un lieu où l’on vient avant la panne, pour continuer à évoluer ensemble.


Le réflexe du “trop tard”

Il y a une croyance persistante : on consulte quand on ne s’en sort plus. Comme si la thérapie était réservée aux couples “en crise”. Ce réflexe d’attente est destructeur. Parce qu’à force de reporter, on laisse s’installer les micro-fractures : les non-dits, les irritations, les blessures ordinaires. Et quand on finit par venir, on demande au thérapeute de faire des miracles avec des ruines. Or, à ce stade, il ne s’agit plus de prévention ni de construction, mais de réanimation. Et la réanimation, c’est douloureux, incertain, souvent trop tard.


Penser la thérapie comme un coaching relationnel

Pourquoi ne pas envisager la thérapie autrement ? Comme un entraînement du lien, au même titre qu’on entretient son corps ou ses compétences professionnelles. Un couple, c’est une structure vivante. Ça évolue, ça se transforme, ça s’use parfois. Et comme tout organisme vivant, ça a besoin d’entretien. Pas quand la panne est totale, mais régulièrement — pour maintenir la souplesse, l’écoute, l’envie.

Venir consulter sans urgence, c’est un acte de lucidité. C’est reconnaître que la relation demande du travail, pas seulement de l’amour. Et que ce travail-là peut être accompagné, guidé, soutenu.


Le rôle du thérapeute : un coach du lien

Le thérapeute n’est pas un juge ni un arbitre. Son rôle n’est pas de dire qui a raison, ni de trancher les conflits. Il agit comme un coach du lien : il aide à développer des compétences relationnelles concrètes — écouter sans se défendre, exprimer sans blesser, comprendre sans fusionner. Il ne “répare” pas le couple, il entraîne les partenaires à mieux fonctionner ensemble. Ce travail est exigeant, parfois confrontant, mais profondément constructif.

Et comme tout entraînement, il suppose une régularité. On ne fait pas un seul cours de sport pour être en forme toute sa vie. De la même manière, un couple ne se nourrit pas d’une seule grande discussion. (voir l'article sur la durée et le prix)


Un suivi, pas une urgence

Certains couples choisissent de revenir ponctuellement, à chaque étape clé : l’arrivée d’un enfant, un changement professionnel, un moment de fatigue. C’est une approche mature et efficace. Ils ne viennent pas parce que “ça va mal”, mais parce qu’ils savent que la relation mérite une mise à jour. La thérapie devient alors une pratique d’entretien, une manière de se donner les moyens de durer sans se figer.


Assumer sa responsabilité de couple

Attendre que tout s’effondre avant d’agir, c’est une forme de démission. C’est laisser la routine, le temps ou la lassitude décider à sa place. Venir avant la crise, au contraire, c’est un acte de responsabilité. C’est reconnaître que la relation, comme toute aventure humaine, demande de la vigilance, de l’énergie et du courage.

La thérapie n’est pas un aveu d’échec. C’est un investissement. C’est une démarche lucide : celle de deux personnes qui choisissent de s’ajuster, encore, au lieu de s’user.


La thérapie de couple n’est pas un hôpital pour liens mourants. C’est une salle d’entraînement pour relations vivantes. Elle ne répare pas le passé, elle prépare l’avenir. Et plus on y entre tôt, plus on a de chances de rester ensemble, vraiment — pas par habitude, mais par choix.


 
 
 

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